Terre de l'homme

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Mois de mai 2022


Au pied de Belvès, le rendez-vous de ce 27 mai, à 10 h 45, au Mémorial de la Résistance de Fongauffier

 

 

Le chant des partisans sera le credo choral de cette journée. 

 

 

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L'Ensemble vocal de Belvès va réussir un exploit choral. Son chef de choeur a réuni pour ce 27 mai, divers choristes de nationalités différentes. Une Anglaise, une Allemande, un couple de Belges et une Japonaise vont, à cœur joie, interpréter le Chant des partisans.

 

 

Le Chant des partisans, admis par tous comme étant l'hymne de la Résistance, sera entonné, demain vendredi 27 mai, au rond-point de la Résistance à Fongauffier par l'Ensemble vocal de Belvès guidé par son chef de chœur Andrée Westeel.

 

Rappelons que Maurice Druon, à l'époque futur académicien, est l'auteur des paroles en français. Il travailla sur ce chant avec son oncle Joseph Kessel. L'histoire retint que la finalisation de ce chant remonte au 30 mai 1943. Les paroles en français sont coécrites par Maurice Druon, il ne savait pas que le 8 décembre 1966, il prendrait le fauteuil de Georges Duhamel à l'Académie française, et son oncle Joseph Kessel, tous deux expatriés en Angleterre. C'est à l'hôtel Ashdown Park Hotel, de Coulton south, dans le Surrey, fréquenté par les Français exilés, que Joseph Kessel et Maurice Druon mettent, après le déjeuner, sur un cahier d'écolier, leur œuvre en vers. Les idées sur leur chef d'œuvre, qu'ils échangent après le déjeuner, ils vont les partager avec Germaine Sablon. Elle possède, sur un feuillet à part, les notes relevées en écoutant Anna Marly jouer l'air sur sa guitare.

 

Nous aurons la chance, ce vendredi 27 mai, de l'entendre superbement interprété par l'Ensemble vocal de Belvès. La chorale entonnera également deux couplets de La Marseillaise, le premier et le sixième, Amour sacré de la patrie.

 

P-B F

 

 

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Andrée Westeel dirige la répétition

 

 

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La répétition des choristes. Ils ont bien travaillé.

 

 

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C'est terminé, les choristes repartent ; on remarque Maéva, au premier plan, la plus jeune participante. Elle a 8 ans mais elle est superbe et assidue.

 

Photos © Pierre Fabre

 

 

PROGRAMME DE LA CÉRÉMONIE

 

 

Constitution du cortège au pied du Monument aux morts de la Guerre de 14.

 

Dévoilement d'une plaque au mémorial

 

Prises de parole.

Appel des partisans, l'assistance répond, pour chacun d'eux, "Mort pour la liberté".

Dépôt de gerbes 

Sonnerie "Aux morts".

Recueillement 

Chant des partisans

Hymne national.

Les personnalités, derrière la députée et les élus, font le tour des porte-drapeaux, puis saluent les familles et enfin remercient la chorale.

 

Vin d'honneur.

 


25/05/2022
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Des mots et des maux

 

 

Aujourd'hui, Pierre Merlhiot, le fondateur de "Terre de l'homme", avec son style que, si j'osais, je taxerais de rhétoricien, nous amène à réfléchir sur les mots et les maux.

 

Les mots ont un sens. À Nice, j'avais un "patron", docteur en droit, qui fulminait quand l'un d'entre nous s'égarait sur la sémantique. Il avait certainement raison, trop souvent raison. Les maux sont, bien entendu, tout autre chose.

Guy Corneau, autodidacte canadien, s'est fort bien emparé des maux. Cette brillante plume d'outre-Atlantique savait de quoi il parlait car, en 2007, il fut atteint d'un cancer de stade IV dont il se remettra. Ce sera l'objet de son livre Revivre. Ce chroniqueur, animateur médiatique, homme de psychologie et de théâtre, fut emporté dans l'au-delà et ne put boucler son livre qu'il entendait nommer "Un message d'amour. Mieux s'aimer pour aimer mieux".

 

P-B F

 

 

_____________________

 

La lecture de la saga de Françoise-Marie avec ses fréquentes références à la grande guerre, les nombreuses correspondances faisant état du moral et des conditions de vie des soldats, m'ont emmené à revoir l'album photo familial avec ses lettres sur papier ou cartes postales.

 

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On pourrait penser que cet échange entre le front et l'arrière était réservé à une élite savante sachant écrire. Tel ne fut pas le cas. Jules Ferry était passé par là et c'est d'une façon massive et presque quotidienne que se faisait l'échange de courrier. On a compté près d'un million sept cent mille lettres par jour.

 

 

 

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Le poilu disposait d'un crayon, de petites feuilles de papier et, dans le meilleur des cas, se procurait une carte postale dont l'iconographie était le plus souvent guerrière, patriotique, caricaturale à l'égard de l'ennemi, montrant des soldats à l'assaut (On les aura !) ou des images plus paisibles empreintes de douceur et de sensibilité : le personnage de la fiancée, de l'infirmière, de la marraine de guerre, faisait le contrepoint d'une réalité d'une rare brutalité.

 

 

 

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Quant au contenu, la place pour écrire était réduite, il fallait donc aller à l'essentiel : quelques phrases empreintes de pudeur et de tendresse maintenaient ce lien conjugal et familial d'une façon régulière et, de ce fait, aidaient au moral des troupes.

L'auraient-ils souhaité que les poilus n'auraient pu décrire les horreurs du champ de bataille. La censure veillait.

 

 

 

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Et pourtant, s'il est un conflit qui mérite le mot de Guerre, ce fut bien celui de 14/18, de la Grande guerre (la "der des ders" disait-on ). Ce ne fut pas la dernière ; cependant, à partir des années 1970, l'absence de conflit sur le sol national, la démilitarisation de notre société (disparition du service national, un changement sémantique s'opère : le mot guerre tombe en déshérence. Il n'était plus aux yeux des chercheurs, le mot approprié pour les nouveaux types de conflit, sans fin, ni vainqueur, ni vaincu.

Pour des raisons politiques, les états utilisent des euphémismes pour minorer la réalité des conflits et  atténuer le caractère tragique de la guerre, c'est le cas de l'Afghanistan et de l'Irak qui furent l'objet d'interventions ou d'opérations spéciales. Ce fut le cas pour l'Algérie où l'on employa les termes de maintien de l'ordre ou de pacification.

 

 

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                                                                         défilé de la victoire

 

Ce qui est singulier, c'est qu'à mesure que le mot guerre est de moins en moins employé, on l'utilise pour des événements relevant de la sécurité intérieure (guerre aux trafiquants) ou de la santé (guerre au corona virus).

C'est ainsi que le mot guerre avait tendance à devenir une métaphore lorsque survint, il y a peu , un événement inattendu, sidérant, qui redonne au mot guerre toute sa justification, bien qu'un des belligérants parle d'opération spéciale : la tentative d'annexion de l'Ukraine par la Russie. Tout fait penser aux guerres à l'ancienne, telle celle de 14/18 : les tranchées, l'usage intensif de l'artillerie, les destructions massives, le sort  tragique réservé aux civils.

Est-ce à dire que la guerre est de retour en Europe ? Elle ne l'a jamais quittée : 32 conflits ont eu lieu depuis la guerre d'Algérie, les seules guerres de Yougoslavie (1991/2001) ont fait près de 200 000 morts.

Il faut se défaire de l'idée que guerre et paix se succèdent en alternance. La guerre traditionnelle prend de nouveaux visages, économique, culturel, cybernétique. Nous sommes d'une façon constante dans un état de violence civile et internationale. C'est avec raison que le président Macron, en 2018, écrivait dans Le Point: " Le vieux continent de petits bourgeois se sentant à l'abri dans le confort habituel, entrait dans une nouvelle aventure où le tragique s'invite". Toutefois, si la partie la plus privilégiée de la nation a pu être surprise par ce retour tragique de l'histoire, il en est autrement pour l'autre confrontée quotidiennement à la rigueur des temps et à ce que Jean-Paul Sartre appelait "la morsure du réel ".

Tout compte fait, la sémantique importe peu. Soyons attentifs à ces violences qui n'osent dire leur nom ; à cet égard, l'exemple de l'Ukraine est édifiant : certains états s'affranchissent de l'état de droit, considèrent la violence, à leurs yeux, marque de virilité comme une forme naturelle de gouvernement et de relation avec les états démocratiques qu'ils agressent en raison de leur supposée décadence. Feraient-ils leur, l'éloge de la guerre de Proudhon dans son livre "La guerre et la paix" ? : " Salut à la guerre ! C'est par elle que l'homme, à peine sorti de la boue qui lui sert de matrice, se pose dans sa majesté et sa vaillance. C'est sur le corps d'un ennemi battu, qu'il fait son premier rêve de gloire et d'immortalité."

Pour être honnête, il convient de dire que Fourrier, comme Hegel ou Kant, ne sont pas va-t-en guerre et considèrent la guerre comme un passage obligé, temporaire, pour accéder à une civilisation policée mais il y met un lyrisme et une jubilation qui ne peuvent que nous heurter.

De grandes voix se sont fait entendre pour un plaidoyer pour la paix. Nous avons tous en mémoire, le grand discours de Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères, le 14 février 2003 à l'ONU, s'opposant à la guerre que les Américains s'apprêtaient à déclarer sous un prétexte fallacieux : " Nous sommes les gardiens d'un idéal, nous sommes les gardiens d'une conscience. La lourde responsabilité et l'immense honneur qui sont les nôtres, doivent nous conduire à donner la priorité au désarmement dans la paix."

Près de deux siècles auparavant, le 21 août 1849, Victor Hugo prononçait au Congrès de la paix, un de ses plus grands discours. Visionnaire, il avait vu la nécessité de faire l'Europe garante de la paix .

"Un jour viendra où vous ne ferez plus la guerre, un jour viendra où vous ne lèverez plus d'hommes d'armes les uns contre les autres....Savez-vous ce que vous mettrez à la place des gens de pied et de cheval, des canons, des lances, des épées ? Vous mettrez une petite boîte de sapin que vous appellerez l'urne du scrutin.

Cela n'empêchera pas, quelques années plus tard, celui qui l'envoya en exil, Napoléon III, de se lancer dans la tragique expédition du Mexique (1861-1867) et de déclarer la guerre à la Prusse.

Victor Hugo avait-il prêché dans le désert ?

 

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Le 8 avril 1951, la communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) est créée dans le but d'assurer une paix durable grâce au développement d'une solidarité de production du charbon et de l'acier. 

L'Europe était sur les rails.

 

Pierre Merlhiot

 


25/05/2022
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Castelnaud. L'éclipse de lune vue par Nicolas Escurat

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Eclipse

 

Photos © Nicolas Escurat

 

 

Qui est Nicolas Escurat

 

 

Photo © Pierre-Bernard Fabre

 

 

Comme Henri IV, Nicolas est un personnage, remarquable au demeurant, qui nous vient des Terres d'Albret, de Bourriot-Bergonce, pour être précis. Arrêtons la comparaison là car le premier, personnage de l'histoire, conquérant tumultueux, n'a rien de commun avec notre ami  ; sauf, peut-être, que le Vert Galant passe pour avoir été un ami de la nature.

Nicolas est sioracois d'adoption et de coeur.

 

Nicolas est un artiste photographe. Faut-il le préciser quand on est béat d'admiration devant ses clichés où l'on découvre, avec des images à couper le souffle, les bijoux de la vallée de la Dordogne et les châteaux qui sont les gardiens de l'histoire du Périgord. Technicien forestier, Nicolas rafla quasiment toute la mise pour la fête de la nature de Belvès. Télé-pilote de drone, il surveille les pans forestiers où la faune et la flore cherchent à demeurer les valeurs d'une nature qu'il faut respecter et aimer.

 

https://www.facebook.com/nicolas.escurat/posts/5433757806642901

 

P-B F

 

La folle nuit de Nicolas

 

Voici enfin le "Timelapse" de l'éclipse de Lune au Château de Castelnaud en Dordogne.
(16 mai 2022 entre 4h23 et 5h50 du matin)
 
Petit récit de cette nuit magique et forte en émotion et rebondissements %uD83D%uDE42
Levé depuis 2h30 du matin, je commence à démarrer la voiture sous des averses orageuses. Selon les dernières prévisions météo, le ciel devrait commencer à se dégager... J'ai pas trop l'impression mais je suis motivé %uD83D%uDE01
Plus j'avance en voiture vers le lieu repéré, la semaine passée, plus j'ai du mal à imaginer des étoiles dans ce ciel "nuagesque". Arrivé sur place, une petite éclaircie s'offre miraculeusement à moi et me permet d'installer tout le matériel au sec. Mais je m’aperçois que des éclairs et un ciel bien noir arrivent derrière le château. Je vérifie sur le dernier radar disponible... bingo, j'ai gagné une dernière cellule orageuse qui se dirige en plein sur moi %uD83D%uDC40 Et elle a l'air d'être plus virulente que les autres sur le logiciel de détection d'éclairs. Je laisse donc uniquement les trépieds en place, et je me dépêche à ranger (déjà %uD83D%uDE43) mes 2 appareils photos.
Revenu m'abriter dans la voiture, j'ai le temps d'estimer le passage de cette dernière perturbation. Il va falloir au moins patienter 30-40 min avant de pouvoir espérer sortir le bout de son nez.
Des trombes d'eau et un spectacle de son et lumière s'offrent à moi. On a du mal à croire qu'il va faire beau après et pourtant, les radars sont formels ! Ça va se dégager ! Mais il faut attendre car il fait vraiment vilain dehors %uD83C%uDF27%u26C8%u26A1%uFE0F
30 min plus tard environ...
Le truc, c'est que la lune est déjà rentrée dans la pénombre, depuis pas mal de temps... Je reviens donc installer le matériel sous la pluie car je vois que le ciel commence à se dégager en direction de la lune. Protections et parapluie sont de sortie. Je me dépêche.
Et là, en quelques minutes, on voit que cela se dégage de plus en plus. Chouette,
ça va le faire !
 
Je programme donc l'appareil qui va filmer toute l'éclipse en 1er, histoire d'en louper le moins possible. Je cadre selon mes prévisions, et je lance alors les poses avec un intervallomètre.
Parapluie dans une main, je protège l'objectif de l'appareil qui filme car il pleut encore mais de belles trouées de ciel bleu apparaissent derrière le château.
L'ambiance est magique, la lune joue à cache-cache avec les nuages. C'est parti pour plus d'une heure de spectacle.
Vers la fin, quelques nappes de brume apparaissent et me font peur. Il ne faudrait pas qu'elles gâchent la fin de l'éclipse. Par chance, elles ne me gêneront que très peu...
Je sors alors le gros téléobjectif pour pointer vers le château avec le 2ème trépied. La lune s'approche petit à petit... Clic, clac, c'est dans la boite %uD83E%uDD29
 
Quelques photos sont visibles ici :

 

Peut être une image de ciel et nature

 

Photo © Nicolas Escurat

 

Nous avons le privilège d'être les hôtes de la plus belle planète de l'Univers. En sommes-nous tous conscients, ce n'est pas certain ! Si notre Terre est une merveilleuse promeneuse de la galaxie, elle ne serait pas ce qu'elle est pour le spectacle céleste, si la Lune ne l'accompagnait pas.

 

 

Peut être une image de nature et Château de Bran

 

Photo © Nicolas Escurat

 

Non, les reliefs ci-dessous ne sont pas dordognais. Laissons au lectorat le soin de les deviner et, en félicitant Nicolas pour sa contribution, de dire si ces reliefs sont reconnus.

 

 

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Photo © Nicolas Escurat

 

 

 


24/05/2022
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Les bénévoles ont nettoyé Foncaude

SIORAC-en-PÉRIGORD

 

Qui est Rémy Bruneteau.

 

Rémy, avant tout, s'affirme dans l'altruisme de la vie locale, patrimoniale et sportive.

Personnage clé du Club athlétique belvésois, il prend, tout naturellement, une grande part dans l'événement printanier des 100 Km de Belvès et dans la vie athlétique. Il apporte toute sa fougue d'entraîneur tout au long de l'année.

Rémy, c'est aussi un passionné de la vie patrimoniale. En assumant la présidence de l'Association du petit patrimoine sioracois, il a confirmé son attachement à cette mission de conservation d'un "musée intemporel et linéaire" qu'il entend, avec ses compagnons de mission, valoriser dans un remarquable bénévolat.  

 

 

Rémy Bruneteau

 

 

 

Rome, Lisbonne et Paris se targuent d'être des capitales aux sept collines. Plus proche de nous, Belvès se définit comme un belvédère aux sept clochers. Siorac, village de confluence, peut, à juste titre, s'enorgueillir d'être une entité aux sept cours d'eau adjuvants de la Dordogne, seigneuresse des lieux. Notons le Ruisseau de Lastournière, le Raunel, la Nauze, le Valech, le Colpruné, le ruisseau de Foncaude et le Peyrat.

 

Le regard de "Terre de l'homme", aujourd'hui, se porte sur Foncaude*.

 

Pourquoi Foncaude ? Ce microtoponyme, bien sûr, réunit la fontaine et son suffixe qui indique que l'eau qui sourd ici est anormalement chaude. N'allez pas croire que nous sommes dans un cas de figure similaire à Chaudes-Aigues, où la Source du Par s'épanche à 82°, ou à Dax, où la Fontaine chaude, source de La Nèhe, est réputée pour son eau jaillissant à 64°.

 

De l'occitan font, fontaine, et cauda, chaude.

 

Pierre-Bernard Fabre

 

 

 

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Avant-hier après-midi, nous avons nettoyé le lavoir de Foncaude. Ce n’est qu’une première étape pour ce site. En effet, nous attendons avec impatience de savoir, début juin, si le dossier que nous avons déposé pour le budget participatif 2022 du Conseil départemental, est retenu par la commission. En effet, la toiture et charpente de ce lavoir, vitrine de l’entrée de Siorac, est en piteux état et demande une rénovation urgente. Si nous sommes dans les projets retenus, nous aurons, bien entendu, besoin d’un maximum de votes pour prétendre une aide du Département.

 

Prochain rendez-vous, jeudi 2 juin à 14 heures sur le bord de la Dordogne du côté de " Campeyral ", pour l’aménagement d’un passage situé sur le futur tracé du sentier de Petites Randonnées (boucle de la Dordogne).

 

Rémy Bruneteau

 

 

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Ils ont bravé la forte chaleur de ce mois de mai...

 

 

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... pour dégager Foncaude de l'envahissement de la végétation

 

 

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Photos © Rémy Bruneteau

 


23/05/2022
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De belles gens. Suite n° 24. Saga de Françoise Maraval

 

 

 

 

DE BELLES GENS

 

Été 1917

 

Résumé de l'épisode précédent

 

En Russie, le parti bolchevik s’organise sous l’impulsion de Lénine et de Trotski.

En France, la guerre piétine et des mutineries se développent contre l’autorité militaire.

Arthur est détaché à Saint-Cyprien dans une exploitation forestière.

Alice est sur un petit nuage : Marcel et elle forment un vrai couple sans être mariés.

 

 

Le jeune Jeantou Maraval est en vacances. Il va avoir le temps de revoir les copains qu’il a un peu négligés, pendant l’année scolaire. Son père travaillant dans les bois, sa mère partie à l’hôpital de Limoges, il a vite fait d’organiser une escapade à Fages, lieu de rencontre haut perché et idéal avec son château en ruines et ses grottes. La journée est magnifique et les amis sont au rendez-vous. Ils se sont rassemblés en haut du cimetière et ils ont emprunté le petit chemin qui mène aux grottes. Là-haut sur le plateau, deux camps s’affrontent et une bataille est engagée. Qui va gagner ? Les armes sont des bâtons bien taillés en guise d’épée et des frondes d’une portée considérable.

 

             

La guerre des boutons » de Yves Robert . Critique DVD – L'heure de la sortie

 

La guerre des boutons

                                                                                                                                                    

L’armée de Jeantou, est moins forte qu’il ne l’avait pensé. Ses compagnons manquent de niaque, pourtant il leur lance des encouragements sans discontinuer mais les adversaires les obligent à reculer, reculer et  reculer. Attention ! L’armée en déroute est au bord du précipice et, au-dessous, ce sont les entrées des grottes gardées par d’énormes blocs de pierre. Jeantou le sait, il prévient les copains mais un fantassin adverse lui passe son épée entre les jambes, le malheureux est déséquilibré et disparaît dans le vide. Un cri de douleur s’élève et envahit tout le coteau. Notre général est tombé sur un rocher, sa jambe gauche  laisse apparaître une plaie béante.

Qui avertir à cette heure-là ? Tout de suite, Jeantou pense à Fonfon, son oncle : des copains vont le prévenir. Au bout de plus d’une heure, le jeune oncle arrive en compagnie de Milou et d’Émile Veyssière, le garagiste, qui, maintenant, est aussi ambulancier. Le blessé est descendu au village sur une civière et emmené en ambulance, à l’hôpital de Sarlat.

                                                                                                                                                        

Le soir, de retour à leur domicile, Arthur et Emma trouvent Fonfon qui leur annonce la mauvaise nouvelle : une épreuve supplémentaire à surmonter. Arthur ne peut pas se libérer, le règlement n’a rien prévu… Aussi, dès le lendemain, Emma se fait conduire à Sarlat et c’est Louis Janot qui, une fois de plus, se propose pour l’emmener.

Jeantou a été opéré. Il a une triple fracture dont deux avec une plaie ouverte. Emma est reçue par le vieux chirurgien qui a opéré Jeantou, dans la nuit.

 

            - Votre enfant a une fracture du fémur juste au-dessous de l’ancienne fracture qui était déjà proche du genou, il a aussi une double fracture ouverte du tibia et du péroné, dessous l’articulation du genou. J’ai nettoyé la plaie et fait une excision des tissus dévitalisés. Les fragments osseux visibles hors de la peau, ont fait l’objet d’une union osseuse à l’aide de plaques métalliques, de vis et de clous. Jean a un plâtre sur le fémur mais pas sur la partie inférieure de la jambe, en raison de la plaie que nous allons surveiller durant deux ou trois semaines, puis il aura des béquilles pour au minimum  huit semaines. Il ne faudra pas qu’il prenne appui sur cette jambe. Après, on verra…

 

Arthur attend le retour de son fils, il ne se déplacera pas à Sarlat car il ne se sent pas capable de se contenir. La famille prend des nouvelles de l’enfant, discrètement auprès d’Emma. Revenu route du Bugue, Jeantou passe du fauteuil au lit et du lit au fauteuil. Pour rester avec son fils, Emma ne participera plus aux repas dominicaux, pendant au moins deux mois.

 

En attendant, Arthur se soulage sur la cognée. Pendant ses jours de repos, il accompagne Auguste en tournées de livraisons et arrive à lâcher prise, provisoirement. Tout au long du trajet, dans la campagne, il voit les femmes travailler dans les champs, aidées de leur père ou de leur beau-père tous âgés de plus de 50 ans. Quand ils sont en permission, les soldats aident de leur mieux. Il est temps que cette guerre prenne fin. On rencontre la couleur du deuil partout. Certains grands blessés sont de retour dans les familles, heureuses de les revoir mais conscientes de la charge supplémentaire qu’ils occasionnent.

 

 

2

 

                                                                                                                                            

En ce mois de juillet, le blé est mûr. A Moncrabou, sur les terres de Clodia, l’amie d’Auguste, la moisson est organisée un dimanche. Auguste, toujours robuste et infatigable, a enrôlé Arthur et Fonfon. Les femmes du secteur y jouent un rôle déterminant et c’est avec des faucilles que le blé est coupé et des bras vifs et agiles le mettent en gerbes. La journée est magnifique et, le soir, quand une partie des gerbes est arrivée à la ferme, un repas est servi et il est surtout bien arrosé. Arthur, placé à côté d’une Belle, retrouve sa jeunesse et sous l’action de la fatigue et du vin, il oublie les convenances ; il emmène sa voisine de table, certes consentante, un peu à l’écart, au vu de toute la tablée.

Entre Moncrabou et la route du Bugue, il n’y a qu’un pas et Emma est tout de suite informée de la  conduite de son mari. D’abord, elle n’a pas voulu croire à tous ces ragots mais le coupable, interrogé,  a avoué  et a exprimé ses regrets.

            - Mon ami, tu ne vas pas t’en sortir comme cela. Et en plus, tu donnes le mauvais exemple à Fonfon.

Emma a fermé la porte de sa chambre à son mari qui doit dormir sur un fauteuil occupé par le fils durant la journée. Le fautif a pris ses repas quelque temps chez ses parents. Auguste a eu droit aussi à des reproches  et les échanges verbaux se sont limités à l’essentiel.

Jeantou junior s’amuse sous cape, de cette situation, il ne connaît pas la raison de la brouille entre ses parents mais il comprend que la situation est grave.

Emma accepte d’avoir Arthur à ses côtés, le 27 août 17, pour l’enterrement de son grand-père François Borde. Avec le départ du pépé, c’est l’enfance et la jeunesse d’Emma qui s’en vont définitivement. Elle va toujours aller à « la gravette » pour surveiller et récupérer la comptabilité de la forge, en attendant que la vente de cette dernière soit effective. Après la cérémonie, elle laisse comprendre à Arthur qu’il peut reprendre sa place d’époux s' il le souhaite et l’intéressé ne se fait pas prier.

 

Après de nombreuses recommandations : d’accord, d’accord, d’accord, Jeantou a le champ libre. Arthur a emprunté une des voitures de l’hôtel de la Poste et, avec Emma, ils sont partis à Limoges chercher Marcel. En effet, l’oncle va beaucoup mieux et bénéficie d’une autorisation de sortie d’un mois. L’enfant qui vient d’avoir neuf ans, est devenu expert dans le maniement des béquilles, toujours nécessaires à ses déplacements. Il en profite pour aller voir si les copains sont à la « planque de Fissou » et, par bonheur, ils y sont. Jeantou reste tranquille un bon moment et, n’y tenant plus, après quelques échauffements, il se retrouve au milieu des copains. L’expédition doit traverser le petit ruisseau ; il n’hésite pas mais ses béquilles s’enfoncent et il ne parvient pas à se dégager. Encore une fois, il tombe sur des rochers placés dans le lit du ruisseau. Cette fois-ci, c’est tout le vallon qui l’entend  pousser son cri de douleur. On court chercher Fonfon et la famille Veyssière et l ‘ambulance prend la direction de l’hôpital de Sarlat.

 

Cette fois-ci, c’est plus grave, Sarlat s’avoue incompétent, il faut aller à Bordeaux. A leur retour de Limoges, Emma et Arthur sont informés par Fonfon, installé dans la maison de son frère puisque Jeantou avait laissé la porte ouverte : il n’y a pas de voleur à Saint-Cyprien ! Une fois de plus, Arthur se retient de rentrer dans une colère dévastatrice ; ses exploits personnels encore présents dans tous les esprits, l’obligent à se maîtriser. Demain, Emma ira à Bordeaux…

Elle y reste quelques jours, après avoir recueilli l’avis du chirurgien :

 

            -Madame Maraval, les fractures de la jambe gauche de votre fils sont complexes. Les anciennes fractures ne sont pas encore consolidées et il y a aussi une fracture du plateau tibial, destruction du ménisque et des cartilages et, enfin, lésions des ligaments croisés. Je n’ai pas pu récupérer l’articulation du genou. Sa jambe gauche sera plus courte que la jambe droite et complètement raide : il boitera. Le moment venu mais il devra porter des chaussures orthopédiques avec un talon compensé, lesté, pour éviter que la jambe ne se courbe. Mais nous verrons cela plus tard, nous n’en sommes pas là. Je vous verrai régulièrement. Je garde votre fils Jean pendant au moins un mois. Je lui ai infligé une leçon de morale dont il devrait se souvenir longtemps…

 

 

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A son fils, Emma a fait le compte-rendu de son entretien avec le chirurgien : il en connaissait le contenu depuis le sermon que le médecin lui a servi. Elle a pu joindre son mari à l’hôtel de la Poste pour l’informer de la situation : elle reste encore quelques jours à Bordeaux.

La ville n’a pas changé depuis qu’elle y était employée chez les Anderson. Au début de la guerre, ses anciens patrons sont repartis en Grande-Bretagne, à Londres. Ils ont échangé quelques lettres au début et, depuis quelque temps, plus rien. Elle s’est promenée dans la ville, dix ans déjà qu’elle en est partie.

La Cypriote multiplie les allers-retours et fait aménager, chez le menuisier Tabanou, un fauteuil, pour le retour de Jeantou. L’enfant va manquer la rentrée scolaire d’octobre : il ne faut pas prendre de risque supplémentaire, on verra l’année prochaine...Quand Emma se regarde dans la glace, qu’elle évite de plus en plus, elle voit une femme vieillie et fatiguée, une femme de trente ans qui, sans tout cela, devrait être splendide. Il n’est pas question de baisser les bras mais, au contraire, de faire face. Quand elle prend des nouvelles de ses voisins plus ou moins proches, quand Auguste de retour de ses tournées de livraisons, raconte ce qu’il a vu ; beaucoup de misère, beaucoup de souffrance, Emma se dit qu’en définitive elle n’est pas seule à avoir des soucis. D’une manière générale, elle a diminué les tarifs de transports des différentes marchandises et, dans certains cas qu’Auguste présente comme désespérés, elle ne fait pas payer. Ce qui est important, c’est qu’elle rentre dans ses frais. Une fois Auguste payé, il ne reste pas grand-chose. L’essentiel est de pouvoir envoyer quelques colis à Henri. La forge rapporte encore et ce sont les deux employés les plus anciens qui la font marcher, les plus jeunes étant partis au front. Elle partage les bénéfices avec Marcel, le titulaire de la forge et le fruit de la vente, par contre, sera divisé en trois parts égales : Henri a droit à sa part d’héritage.

 

Arthur est payé comme un soldat dans la Territoriale et ramène le « prêt » à Emma. C’est elle, la patronne, c’est elle qui tient les comptes. Le soldat ne s’en plaint pas : il ne manque de rien mais son tabac a subi quelques restrictions.

 

Marcel se fait dorloter par Alice qui déborde de vitalité alors que le moral général des adultes de la famille est au plus bas.

                                                                                                                                                        

Le patriarche a deux préoccupations, la santé du petit-fils et son avenir :

            - Un enfant si beau ! Quel dommage !

 

et le couple que forment Alice et Marcel. Tous les soirs, au fond de leur lit, Maria et Jeantou senior se demandent ce qui se passe exactement dans le grand lit de la chambre voisine. Un enfant peut-il venir de cette union ?

Maria pense qu’une naissance serait souhaitable pour sa fille ; par contre, le père n’en est pas persuadé…

 

Un soir de pleine lune, Maria, sur la pointe des pieds, ouvre délicatement la porte de la chambre de sa fille. La pièce est bien éclairée, puisque Marcel ne veut pas que les volets soient fermés. Ils sont là, tous les deux, dans le grand lit, proches, très proches et, sur leur visage détendu, on ne peut  lire  que du bonheur.

 

 

Françoise Maraval

 

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22/05/2022
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